Arrivée pour un nouveau départ
Quand j'ai écouté le message de la mère Brouchmiche, mon ancienne propriétaire, m'annonçant qu'elle avait loué mon appart pour le 1er novembre au lieu du 15, comme souhaité, j'ai trépigné du pied car bousculant un peu l'organisation de mon déménagement. Mais finalement avec le recul, je remercie la mère Casmiche. En effet, ça m'a permis de passer du temps avec mes amis, et un temps privilégié qu'on ne partage pas souvent: le quotidien. De bons moments tout simples me restent en mémoire: une conversation quasi philosophique de bon matin avec Nico autour d'un café, une soirée avec Ludo en train de jouer à "question pour un champion" sur internet, aux petits déj et aux chassées-croisées dans la salle de bains avec Marge et Lionel, un repas animé le samedi midi avec Delphe, Nico et les 3 enfants autour d'un poulet-pommes de terre, un dimanche entier à larver avec Nénès, une soirée mots fléchés au lit avec Marion accompagnée de fous rires, raconter des histoires à mes nièces avant qu'elle s'endorment, souhaiter une bonne journée à Léa juste avant qu'elle parte au collège, lui piquer ses clés avant que j'oublie et emmener Lison-Louann à l'école alors que la ville est engourdie sous la neige, essayer de l'empêcher de goutter la neige par terre... trop tard...
Bref, que de petits moments précieux ! Et puis tous ces enfants qui m'ont prêté leur lit ou leur chambre, je tenais à leur dire merci. Merci à Anatole (les étoiles sont trop fun sur ton mur!), à Lauriane et sa super couette Cars, à Lison-Louann qui a accepté de dormir par terre sur un petit matelas pour me laisser son lit Hello Kitty (la classe hein ?), à Ana qui a une très jolie lampe de chevet que j'ai failli laisser allumée toute la nuit et aussi à Garance qui était toute déçue que je ne reste pas dormir dans son lit.
Le temps est passé vite et j'en profite pour dire merci à tous ceux qui m'ont envoyé des petits messages, merci pour toutes ces attentions. Delfe, je suis désolée de t'avoir ratée mercredi matin avec tes deux loulous... d'un autre côté ça m'aura évité de verser encore une larme. Le départ, des sentiments de tristesse et de culpabilité se mélangent. Triste de me séparer momentanément des personnes que j'aime et coupable d'en faire pleurer certains, de rater des moments importants...
Les au-revoirs passés, j'entame enfin mon long périple Lyon-Paris, Paris-NY, NY-Montréal. Je suis contente de rencontrer une grenobloise, Florence, avec qui je déjouerai les détours des dédales de l'aéroport de New York. En arrivant là-bas j'ai eu le malheur de dire "mais en fait il est petit cet aéroport". Erreuuuuuuuuurrrr ! Nous n'étions qu'au terminal 1 alors qu'il y a 8 terminaux...
Après avoir passé les portiques de sécurité aux 3 aéroports, affronté les douaniers suspicieux qui posent beaucoup trop de questions à mon goût, me voilà enfin à Montréal. 22h, heure locale (4h00 du mat' heure française), je suis chaleureusement accueillie par mon cher et tendre.
Je sors de l'aéroport et... je ne meurs pas frigorifiée sur place. Il doit faire -5. Il reste encore de la neige sur les bas côtés mais la route est dégagée. Nous déposons Florence et son copain puis enfin je peux sauter sous une douche chaude et m'engouffrer sous les couvertures.
Le lendemain matin je me décide à aller me dégourdir les jambes et tester si mes neurones vont résister au froid. Je m'habille chaudement et, les froids derniers jours aidants à Lyon je me suis habituée à entourer mon écharpe par dessus mon manteau au lieu d'en dessous. Comme Maeva fait pour Emma (merci Maeva !). C'est un petit détail mais qui évite bien les courants d'air.
Un premier pas dehors. - 7 degrés. Les trottoirs sont dégagés. Il reste souvent une mince couche de neige mêlée au sel et à des gravillons. Serait-ce leur astuce pour éviter de glisser ? L'inconvénient des gravillons, je m'en rendrai compte plus tard en rentrant c'est qu'on en traîne un peu partout, avec un peu de neige fondue en prime. Je comprends alors rapidement l'intérêt architectural des sas d'entrées paillassonnés où l'on peut ranger soigneusement ses chaussures.
Ma deuxième curiosité se porte sur les vêtements que portent les locaux. A ma gauche, deux mamies toutes emmitouflées promènent leurs chiens. Wahoo, j'ai pas cet équipement là moi ! Vais-je survivre à ma promenade ? Ouf, je croise une maman avec son fils un peu plus loin et qui ne porte même pas de bonnet. J'en croiserai peu mais il y a quand même des gens qui n'en portent pas (encore ?). Par contre la capuche est de mise. Mince, j'en n'ai pas sur mon manteau, par contre j'ai un belle casquette bien chaude que mes chers collègues m'ont offert ;-). Je regarde également les chaussures. Bien souvent des bonnes bottes, des chaussures de marche voire des moon boots. Le soleil m'accompagne dans ma promenade. L'ambiance est calme, il n'y a pas grand monde dans les rues mais suffisamment pour donner une ambiance vivante.
Je pense à mes résolutions pour l'année qui vient. Depuis mon passage en 2009 en Australie, je prends modèle sur Sébastien. Je choisis une, deux voire trois résolutions mais que j'essayerai de garder en tête toute l'année. Et finalement ça fonctionne pas mal. Bon je vous avoue que pour 2011 j'en ai deux à poursuivre dont notamment continuer à prendre soin de mes affaires et à ne pas les semer à droite à gauche. C'est raté en tout cas pour ma gourde verte que j'ai malencontreusement perdue sur mon dernier vol. Elle aura fait un bon bout de chemin, je l'avais récupérée à Auckland, la voilà à présent à Montréal et peut-être continuera t-elle de voyager cachée dans la soute de notre avion à hélices ?
Tout en marchant, je pense à ma recherche d'emploi. En passant devant les boutiques je me dis " si je ne trouve pas dans ma branche, je pourrai travailler là en tant que serveuse, ou là dans cette épicerie fine en tant que vendeuse, ou là dans cette librairie ou là... heu non pas là, pas la boucherie quand même !
Espérons que je ne galère pas trop. Je croise les doigts.
Après une bonne heure de marche je me rends compte de mes erreurs: j'aurai dû mettre un collant sous mon jean et non des chaussettes montantes. J'ai les cuisses toutes fraîches ainsi que les joues. Mais pour les joues, mes pommettes paysannes s'en accommoderont. Je retourne à l'auberge, le cerveau un peu givré. Entre le décalage horaire et mon rhume, une bonne sieste s'impose !